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Dernière mise à jour : 17-Sep-2011

2 - Vers 1700 à Avroult

rang 1-Philippe MAMETZ (~1690-1778) Voir généalogie

Philippe Mametz, né à Avroult (Paroisse de St Liévin), avait épousé Marie Claire SENLEC (1699-1770)  Voir généalogie .

Le nom de Senlec ou de Senlecq existe encore dans la région du Nord. Un notaire d'Ardres : C. Senlecq est cité comme ayant en 1880 conçu un hélicoptère qui n'a bien entendu pas dépassé le stade des projets. (voir Célébrités : Constantin Senlecq )

Téteghem

La famille Mametz exploitait une brasserie avec ferme annexe et un service de messageries (une ferme dite des Messageries située dans les environs de Dunkerque - Hondschoote - Téteghem, appartenait aux Mametz) (Des recherches se poursuivent sur ce point).

A l'époque, les brasseries d'une certaine importance ou dont l'établissement était bien situé, étaient parfois titulaires d'une charge de Maître de Poste (Personne en charge d'un relais de postes où il louait des chevaux et en assurait l'entretien. Il était aussi souvent Aubergiste).


rang 2
-Jacques Joseph MAMETZ (1731-1784) Voir généalogie

Un fils de Philippe MAMETZ : Jacques Joseph, né à Avroult 1731, vint probablement en 1756 s'installer à Blankenberge, où il est mort le 7 novembre 1784, âgé de 53 ans environ (L'histoire de la commune de Mametz donne peut être une information sur les motivations qui ont poussé Jacques Joseph Mametz à quitter sa région natale, voir "commune de Mametz, premiers pas").

La petite ville était en pleine voie d'extension en 1745 on comptait 900 communiants, en 1766, 20 ans après il y en avait 2250. (Legougeux, Histoire et Souvenirs de Blankenberge)

La côte des Pays-Bas autrichiens connaissait une activité appréciable axée sur Ostende qui s'est substituée dans une certaine mesure à Anvers après la fermeture de l'Escaut. Les pêcheurs d'Ostende, de Nieuport et de Blankenberge sont protégés par le gouvernement et les produits de cette industrie, particulièrement appréciés, sont expédiés parfois très loin. (Paris, Nancy)

En 1794, il y avait 75 barques de pêche à Blankenberge.

Jacques Joseph Mametz établit à Blankenberge une brasserie, avec comme exploitation complémentaire, ainsi que c'était généralement le cas à l'époque, une ferme d'élevage utilisant les sous-produits de la brasserie donc la réplique de ce qui existait à Avroult.

La maison d'habitation attenante à l'exploitation était située au coin de la rue de l'église et de la rue du Moulin. Elle fut édifiée en 1758.

Jacques Joseph Mametz organisa également un service de messageries, destiné à amener à Lille et dans le Nord de la France le poisson pêché à Blankenberge et même à Flessinge.

Il ne se borne pas à transporter le poisson, il en fait le commerce.

Le poisson allait à Versailles et figurait sur la table du Roy.

Nous avons, en effet, retrouvé un acte, datant du 25 août 1762, passé entre Jacques Joseph MAMETZ demeurant à Flesquainede en Flandres sous le cautionnement du Sieur Liévin CARLIER (1716-1768) Voir généalogie , son beau-père, demeurant à Blankenberge d'une part, et Monsieur de Beaupré, pourvoyeur du Roy (Louis XV de Bourbon 1710-1774) d'autre part, par lequel le premier dénommé s'engage pour une durée de 5 ans et 4 mois, de fournir la marée demandée pour le service de Sa Majesté soit à Versailles, soit à St Denis, soit à Compiègne.

Voici le texte de ce contrat :texte disponible

Jacques Joseph MAMETZ, qui est associé dans cette entreprise à son beau-père, a étendu le champ d'action jusque Flessinge où il s'approvisionne notamment de saumon.

Les fournitures de marée sont payées entre les mains du Banquier ou de la personne qui sera fondée de son pouvoir à Paris.

On s'imagine au 25 août 1762, Jacques Joseph Mametz signant le contrat à Versailles admirant les splendeurs du Palais, ayant peut-être entrevu le Roy. Il a certainement aussi connu les châteaux de St Denis et de Compiègne et leurs splendeurs, il a séjourné à Paris où un “ Banquier ” effectue en son nom les opérations, il a effectué de nombreux déplacements.

Et cela jette un jour nouveau et imprévu sur l'activité de ces ancêtres, que l'on est tenté de considérer comme vivant chichement au ralenti, dans la bourgade de pêcheurs qu'était Blankenberge à cette époque.

On se demande comment il était possible de transporter une denrée aussi périssable que du poisson de Blankenberge à Versailles, ce qui représentait plus de 300 km de mauvaises routes.Reproduction sur un timbre poste

Un tel transport postulait toute une organisation qui nous étonne : il exigeait une chaîne de relais sûrs, un matériel approprié. Ce service ne souffrait pas d'accroc. On se rappellera le suicide de Vatel, un siècle auparavant, le vendredi 24 avril 1671. (Suicide de Vatel texte disponible)

La carence du poisson, un vendredi, à la table du Roy, est une chose impensable. Il en venait évidemment de ports français plus rapprochés, mais le poisson de Blankenberge était particulièrement apprécié.

Voici quelques indications au sujet de ce service de messagerie.

Les transporteurs du poisson portaient le titre de chasse-marée (Marchand voiturier spécialisé dans le transport de poissons), ils cumulaient souvent cette charge avec celle de Maître des Postes et de Relais (Personne en charge d'un relais de postes où il louait des chevaux et en assurait l'entretien. Il était aussi souvent Aubergiste).

Le transport du poisson s'effectuait en une nuit, à l'aide de légères charrettes à deux roues appelées Ballon de Marée, attelées de quatre (deux de front) ou six (trois de front) chevaux tenant constamment une vive allure. La charrette recouverte d'une bâche, avait l'aspect d'un ballon, ce qui justifie l'appellation de Ballon de Marée.

On réalise les aléas d'un tel transport, les chutes parmi les six chevaux galopant dans la nuit par tous les temps sur les mauvaises routes au 18ème siècle, étaient fréquentes. La marée devait cependant arriver à Versailles, St Denis ou Compiègne dans la matinée du vendredi.

Les chasse-marée (marchand voiturier spécialisé dans le transport de poissons) jouissaient de privilèges notamment l'exemption des formalités d'octroi dans les villes traversées et le chasse-marée du Roy de France devait être particulièrement protégé.

Jacques Joseph MAMETZ avait épousé en 1765, Marie Françoise CARLIER, née à Avroult en 1742 et décédée à Blankenberge le 22 août 1772.

Marie Françoise était la fille de Carlier Liévin dont nous venons de parler. Celui-ci était né à Blankenberge en 1716.

Liévin Carlier était le fils de Jean Carlier (1684-1748) et de Françoise Huybrechts, morte en 1747. Il avait été admis comme membre de la Gilde de St. Sébastien à Blankenberge le 24 janvier 1762.

Le 28 juin 1768, Marie Françoise Carlier donne une procuration à un Sieur André Du Fays, à l'occasion du décès de son père, mort à St Liévin en 1768 vraisemblablement.

La mère de Marie Françoise Carlier Isabelle Sibout était née à Blankenberge en 1713 et y était morte en 1763.

Nous constatons que dans le cadre de la famille, des relations suivies existaient entre Blankenberge et Avroult : Liévin Carlier né à Blankenberge épouse une Blankenbergeoise. Sa fille est née à Avroult.
On le retrouve à Blankenberge en 1762. Il mourut à Avroult en 1768

Un fils, Jacques Carlier, était établi à Blankenberge, il est, en 1769, marguillier de l'église St Antoine.

A la mort de Jacques Joseph Mametz et, des “ amis du sang ” c'est à dire des Parents avaient promis de venir de Lille et d'Arras à Blankenberge.

Il existait donc en 1784 des parents à Lille et à Arras (où étaient établis les Robespierre).

C'est probablement au cours d'un déplacement nécessité par le service de la messagerie, que Jacques Joseph Mametz fit la connaissance de celle qui devait devenir sa seconde femme en 1773, il épouse Marie Catherine Frémault, née à Carvin d'Épinoy en 1741, décédée à Blankenberge le 22 septembre 1779. Marie Catherine était la fille de Pierre François Frémault et de Marie Jeanne Courmont.

Jacques Joseph MAMETZ était Kruisheer ou Marguillier (Personne chargé des intérêts matériels de la communauté religieuse du village, Sacristain intendant de la paroisse) en 1769. Son nom figure à la petite église St Antoine sur un cadre, avec ceux du Curé De Peuter, et des autres marguilliers (P-J. Semasse, F-V. Van Windekens, Jos, Lauwereyns, M. De Meulenaere, Jacques Carlier, P. Pollet (28/06/1748-), Amand Goethals, J. Scheurs, P. Vanderbeke, Jacques Joseph Mametz, L. Van Bogaerde avec la mention Fondateurs en jare 1769).

Il était membre de la vieille Gilde de St Sébastien (20 juin 1779).

Jacques Joseph MAMETZ donne l'impression d'un homme extrêmement actif, ayant le sens des affaires, de l'organisation. Il eut 4 fils et une fille décédée à 16 ans.


Du 1er mariage : Marie Françoise CARLIER

rang 3-1-Jacques Pierre MAMET

Né à Blankenberge le 15 août 1766. Décédé à Bruges (St Pierre sur Digue) le 13 avril 1805.
Il épousa Marie Caroline Florin, née à Bruges vers 1762.
Ils eurent, à notre connaissance, 3 filles :

Colette Marie avait épousé Charles Louis Van de Putte (1797-1822), receveur des droits municipaux de Bruges, décédé à 25 ans, le 9 janvier 1822.
Colette était née à Blankenberge le 29 juillet 1787 et mourut à Bruges le 29 janvier 1864.
Le ménage Colette Mamet - Charles Van de Putte eut une fille, Nathalie Isabelle née à Bruges le 7 mars 1822, quelques mois après le décès du père, et morte à Bruges le 21 novembre 1908.
Nathalie se consacra à sa mère, elle était encore célibataire au décès de celle-ci en 1864.
Elle vécut alors avec sa tante Isabelle.
Le 10 septembre 1873, Nathalie (âgée de 51 ans) épouse Simon Joseph De Cuyper (1811-1872), né le 27 octobre 1811 (âgé de 62 ans), veuf de Anna Clara De Wilde, fils de Simon de Cuyper et de Marie Anne Gaillaert. La tante de Nathalie continue à vivre avec le ménage jusqu'à sa mort.

Jacques Pierre Mamet a quitté Blankenberge vers 1800 pour Bruges et y aurait exploité une brasserie.

rang 3-2-Joseph Louis MAMET

Né à Blankenberge le 17 mars 1768. Décédé à Blankenberge le 12 février 1846.

D'autre part, le 20 janvier 1789, il devint membre de la guilde de saint Sébastien, dont il devint trésorier (?) en 1793, doyen en 1807 et chef en 1839.

Par suite de l'annexion du territoire par la France pendant le régime de Napoléon Bonaparte, un des premiers actes des nouveaux commissaires de la République, nommés le 24 octobre 1795, fut la réorganisation de l'administration dans les différentes instances gouvernementales du pays.

Ainsi, Joseph Louis Mamet fut d'abord nommé conseiller départemental et par la suite maire de Blankenberge. Après la bataille de Waterloo en juin 1815, quand Napoléon fut vaincu et que son régime s'effondra immédiatement, Joseph Louis Mamet assura la direction de la ville lors de l'installation du Gouvernement hollandais, c'est à dire jusqu'à l'indépendance de la Belgique. Il quittera ses fonctions en 1829, il avait alors 61 ans.

rang 3-3-Louis Jacques MAMET

Né à Blankenberge le 23 février 1771.
Mort célibataire.  

Du 2e mariage : Marie Catherine FRÉMAULT (1741-1779) Voir généalogie

rang 3-4-Catherine Joséphine MAMET

Née à Blankenberge le 29 mai 1774.
Décédée à Blankenberge le 3 avril 1780.

rang 3-5-Henri Joseph MAMET

Né à Blankenberge le 13 septembre 1776.
Décédé à Bruges le 15 mai 1828.

Le fils aîné, Jacques Pierre n'a pas laissé de descendance masculine. Le troisième fils Louis Jacques est mort en célibat. Joseph Louis et Henri Joseph ont chacun fondé une branche ...

Le dernier descendant de Joseph Louis MAMET (le Maire) portant le nom était le notaire Joseph Mamet (décédé an 1941).

La descendance de Henri Joseph MAMET - JONNAERT compte encore de nombreux Mamet en Belgique et surtout dans le Nord de la France.

Au décès survenu en 1784 de Jacques Joseph Mamet (âgé de 53 ans environ et veuf pour la seconde fois) il restait des enfants mineurs, notamment Henri Joseph qui n'avait que 8 ans.

Malgré les promesses faites, aucun parent ne se présenta, ni de Lille, ni d'Arras. Le magistrat de Blankenberge fut amené à désigner deux Échevins, l'un comme tuteur, l'autre comme subrogé tuteur, traduction :texte disponible

Suivent les réflexions sur la tutelle : 58 lignes consacrées au tuteur et 48 lignes consacrées au Subrogé Tuteur.

Ces documents et tout le compte de Tutelle ont été vus par Carlos de Clercq. Ils doivent se trouver dans les archives de la Ville de Blankenberge (chambre pupillaire).

L'élevage, annexe la brasserie abritait des porcs. Et à leur sujet, voici une anecdote, datant de 1788, 4 ans après la mort de Jacques Mamet, découverte par le Cousin Carlos De Clerc dans les vieilles archives de Blankenberge, traduction :

Le Pieter Pollet qui figure comme témoin de ce drame local doit être le Pierre Pollet (1725-1805) Maire de Blankenberge sous la République, précédemment Greffier et pensionnaire du Magistrat.

C'est l'aîné des fils de Jacques Joseph Mamet, Jacques Pierre, âgé de 22 ans qui prit cette attitude énergique bien qu'assez discutable, vis-à-vis de l'autorité. C'est son frère Louis, âgé de 17 ans, qu'il a été cherché à la rescousse pour récupérer l'animal vagabond. Il regrette aussi que son frère Joseph, âgé de 20 ans n'ait pas été à la maison pour infliger une correction au trop rigoureux policier.

Décidément, le souffle de la révolution balayait déjà Blankenberge en 1788.

Mais cet incident nous montre que les frères Mamet ont continué pendant un certain temps l'exploitation de la brasserie ferme.

On peut se demander pendant combien de temps la brasserie ancestrale a été exploitée. Dans l'acte de mariage(19 juillet 1825) de Justine Caroline Mamet et de Charles Bernard De Clercq le père de la mariée, Joseph Louis Mamet, (le maire), âgé de 54 ans, est désigné comme “ Burgemeester Brauer en Landbauwer ”.

Après Sa mort, survenue en 1848 (74 ans), il est probable que la brasserie distillerie passa à son fils François Henri le Bourgmestre (mort en 1866) et après au fils de celui-ci Léopold François Joseph (mort en 1883).

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