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Le tissage de Toiles Mamet commence avec Alidor Mamet (1838-1917). Né à Bruges, il vient à Lille et habite rue de Paris ou rue du Molinel où il étudie le métier de la toile .
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Il s'installe à son compte ensuite à Armentières (vers 1855) qui est alors exclusivement le pays de la toile. Il loue un petit tissage pour commencer. Voici le papier à entête utilisé à Armentières.
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Vers 1878, Alidor Mamet (voir Famille Mamet ) achète le tissage mécanique de Lomme a un nommé Cousinot (91 quai de l'ouest à Canteleu, quartier des Bois Blanc) pour tisser du coton et du lin.
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En 1892 des plans d'agrandissement du bâtiment
acquis quai de l'Ouest à Lille sont déjà réalisés
(les plans en sont conservés).
Voir plus bas une photo du tissage en 1902 montrant que les travaux avaient été
réalisés.
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Photos de Alidor Mamet et de ses enfants au Tissage de Canteleu en 1900.
Alidor eut 2 fils, ils restent tous les deux dans les affaires. 4 générations assurent la direction du tissage :
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Pendant la guerre 14-18, l'usine souffre beaucoup, une partie de la production est réalisée dans un tissage à Nantes (Courrier de 1919 ) et la maison familiale rue Nationale à Armentières est détruite.
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Entre 1935 et 1938, un petit tissage Mamet avait été installé au Mans dans le cadre de l'aménagement d'une usine de la Société Luchaire spécialisée dans la fabrication de masques à gaz, pour la Défense Nationale. Ce petit tissage assurant la fabrication de la toile des sacs de masque à gaz. La région du Nord, exposée à toutes les invasions, ne se prêtant pas aux usines indispensables pour la Défense Nationale. Il est probable que ce tissage n'était pas répertorié dans les dossiers de l'occupant allemand, si bien que la production a pu continuer. Pendant la guerre, le tissage a fabriqué, avec les déchets de fil, de la ficelle lieuse pour les moissonneuses-lieuses de l'époque.
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L'entreprise fait travailler vers 1940 environ 250 personnes. En octobre 1981, il y a 60 ouvriers. L'apogée de la production se trouve de façon significative entre 1957 et 1974. C'est dans cette période que se font les plus gros investissements. La courbe de production du tissage de 1890 à 1982 donne une bonne représentation de son histoire.
La société Mamet, bien au fait de la situation du textile en Europe, arrête les investissements en 1978. Le tissage a cessé son activité en février 1982, abandonné par ses 2 plus gros clients. Il faisait 100.000 mètres de toile par an pour les auvents de caravane d'une maison de camping qui se fournit désormais chez Tenkatt, négociant subventionné par le gouvernement hollandais.
Le tissage Mamet faisait aussi travailler 30 métiers à tisser pour Citroën. Il équipait les 1ère 2 CV et est arrivé pour cette firme à la production de 30.000 mètres par mois. Dans le cadre de la compensation décrétée en 1980, Citroën décide d'importer ses toiles au Portugal.
Les 2 métiers de base de l'entreprise :
Des métiers à tisser, des machines et une navette :
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A l'origine, tous les métiers à tisser étaient entraînés par une machine à vapeur. Des arbres de transmission et des courroies en cuir transmettaient la force aux machines (voir photo en 1925 ci-dessus). Selon certaines sources, Henri Mamet aurait été un précurseur : le tissage a été le premier tissage du Nord à avoir remplacé la machine à vapeur par un moteur électrique. L'énergie étant fournie par la centrale électrique de la Compagnie des Tramways, située de l'autre côté de la Deûle.
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Le tissage avait une maison de commerce à Armentières. Il a acheté un des bains municipaux de Lille, rue des Poissonceaux (possédé jusqu'en 1961) pour installer l'administration de l'entreprise. Tout est transféré dans les "nouveaux bureaux" construit sur le terrain de l'usine après 1961. Ces bureaux sont utilisés par le nouveau propriétaire du site.
Reportage photos réalisé en 1977 par Marie-Odile et André Delepierre
Des
bâtiments :
Des
graphismes publicitaires des toiles Mamet évocateur des différentes
productions :
Et des papiers à lettre :
La date de construction de la chaufferie 1897
(probablement) servant à produire la vapeur :
Des
objets insolites témoins d'une histoire :
Mémoires, Mutations, Perspectives Dans le cadre du projet régional "Mémoires des habitants, Mutations des quartiers", l'association Hors Cadre a mobilisé les acteurs du quartier des Bois Blancs pour réaliser une visite virtuelle de leur quartier sur un site Internet. Des panoramas photographiques permettent de naviguer à travers différents lieux significatifs, lieux de mémoire ou lieux concernés par les rénovations urbaines. Des vidéos, des photos, des textes ou des interviews illustrent chacun de ces panoramas et présentent le quartier, ses acteurs, son histoire et les transformations qui y sont à l'oeuvre. Venez découvrir cette visite en reprenant l'adresse suivante dans votre navigateur : www.bois-blancs-lille.comSi vous
avez un blog ou un site, n'hésitez pas à mettre un lien pour faire
découvrir la visite virtuelle |
Source : Archives départementales du Nord, Document Paul Mamet-Van der Noot, Document Paul Mamet-Rogeau, Photos : Jean Mamet, Robert Mamet, Henri Mamet