Dernière mise à jour : 20-Jul-2010
Histoire du père d'Alidor Mamet : Édouard François Michel Mamet et le contexte de l'industrie textile de l'époque

Le tissage de Toiles Mamet commence avec Alidor Mamet (1838-1917). Né à Bruges, il vient à Lille et habite rue de Paris ou rue du Molinel où il étudie le métier de la toile .

Il s'installe à son compte ensuite à Armentières (vers 1855) qui est alors exclusivement le pays de la toile. Il loue un petit tissage pour commencer. Voici le papier à entête utilisé à Armentières.

Plan du quartier

Vue aérienne (en 1980 environ)

Vue du quai de l'ouest en 1982

Vue du quai de l'ouest en 2005

Vue par satellite (Google Earth) en mars 2007

Vers 1878, Alidor Mamet (voir Famille Mamet ) achète le “tissage mécanique de Lomme” a un nommé Cousinot (91 quai de l'ouest à Canteleu, quartier des Bois Blanc) pour tisser du coton et du lin.

En 1892 des plans d'agrandissement du bâtiment acquis quai de l'Ouest à Lille sont déjà réalisés (les plans en sont conservés).
Voir plus bas une photo du tissage en 1902 montrant que les travaux avaient été réalisés.

Photos de Alidor Mamet et de ses enfants au Tissage de Canteleu en 1900.

Alidor eut 2 fils, ils restent tous les deux dans les affaires. 4 générations assurent la direction du tissage :

  • 1ère génération
  • Alidor Mamet de 1855 jusqu'en 1914 (pendant 59 ans).
  • 2ème génération
  • Henri Mamet a commencé au tissage à 18 ans (en 1894) jusqu'en 1940 (pendant 46 ans)
  • Pierre Mamet (les deux fils d'Alidor).
  • 3ème génération
  • Paul Mamet à partir de 1922 (fils d'Henri Mamet),
  • Jean Mamet de 1923 à 1966 (pendant 42 ans, fils d'Henri Mamet),
  • Roger Roussel de 1942 à 1979 (gendre de Pierre Mamet)
  • Max Truffaut (gendre de Pierre Mamet).
  • 4ème génération
  • Henri Mamet fils de Paul Mamet qui a assuré la fermeture
    de l'entreprise après la cessation de l'activité en 1982.



Le tissage de Nantes en 1914

Pendant la guerre 14-18, l'usine souffre beaucoup, une partie de la production est réalisée dans un tissage à Nantes (Courrier de 1919 ) et la maison familiale rue Nationale à Armentières est détruite.


Le tissage du Mans en 1935

Les métiers à tisser

les mêmes bâtiments en 2009

Entre 1935 et 1938, un petit tissage Mamet avait été installé au Mans dans le cadre de l'aménagement d'une usine de la Société Luchaire spécialisée dans la fabrication de masques à gaz, pour la Défense Nationale. Ce petit tissage assurant la fabrication de la toile des sacs de masque à gaz. La région du Nord, exposée à toutes les invasions, ne se prêtant pas aux usines “indispensables pour la Défense Nationale”. Il est probable que ce tissage n'était pas répertorié dans les dossiers de l'occupant allemand, si bien que la production a pu continuer. Pendant la guerre, le tissage a fabriqué, avec les déchets de fil, de la ficelle lieuse pour les moissonneuses-lieuses de l'époque.

L'entreprise fait travailler vers 1940 environ 250 personnes. En octobre 1981, il y a 60 ouvriers. L'apogée de la production se trouve de façon significative entre 1957 et 1974. C'est dans cette période que se font les plus gros investissements. La courbe de production du tissage de 1890 à 1982 donne une bonne représentation de son histoire.

La société Mamet, bien au fait de la situation du textile en Europe, arrête les investissements en 1978. Le tissage a cessé son activité en février 1982, abandonné par ses 2 plus gros clients. Il faisait 100.000 mètres de toile par an pour les auvents de caravane d'une maison de camping qui se fournit désormais chez Tenkatt, négociant subventionné par le gouvernement hollandais.

Le tissage Mamet faisait aussi travailler 30 métiers à tisser pour Citroën. Il équipait les 1ère 2 CV et est arrivé pour cette firme à la production de 30.000 mètres par mois. Dans le cadre de la compensation décrétée en 1980, Citroën décide d'importer ses toiles au Portugal.

Les 2 métiers de base de l'entreprise :


le tisserand
   
la retoucheuse

Des métiers à tisser, des machines et une navette :

  
en 1925                      en 1974
  
Nouvelle salle de tissage en 1965
  
Nouvelle salle de tissage en 1976
  
Nouvelle salle de tissage en 1982 :
"les présidents"
  
La tondeuse        les cylindres
   
La forge

Une navette

A l'origine, tous les métiers à tisser étaient entraînés par une machine à vapeur. Des arbres de transmission et des courroies en cuir transmettaient la force aux machines (voir photo en 1925 ci-dessus). Selon certaines sources, Henri Mamet aurait été un précurseur : le tissage a été le premier tissage du Nord à avoir remplacé la machine à vapeur par un moteur électrique. L'énergie étant fournie par la centrale électrique de la Compagnie des Tramways, située de l'autre côté de la Deûle.

Le tissage avait une maison de commerce à Armentières. Il a acheté un des bains municipaux de Lille, rue des Poissonceaux (possédé jusqu'en 1961) pour installer l'administration de l'entreprise. Tout est transféré dans les "nouveaux bureaux" construit sur le terrain de l'usine après 1961. Ces bureaux sont utilisés par le nouveau propriétaire du site.

Reportage photos réalisé en 1977 par Marie-Odile et André Delepierre

Des bâtiments :


Tissage en 1902

La cour en 1926

La cour en 1927
                 
L'ensemble des bâtiments du tissage de la gauche vers la droite en 1982

Des graphismes publicitaires des toiles Mamet évocateur des différentes productions :


Dossier de présentation des
documents commerciaux

Étiquettes mises sur
les pièces de toiles

La toile qui laisse
passer l'air
et pas l'eau

La marque de la toile
utilisée par les boulangers

Et des papiers à lettre :


I

 

La date de construction de la chaufferie “1897” (probablement) servant à produire la vapeur :

Des objets insolites témoins d'une histoire :


La poche d'eau

Les sacs à oreiller pour la SNCF

Machine à essayer la résistance du fil

Machines à additionner

Téléphone


Les Rives de la Haute Deûle
Mémoires, Mutations, Perspectives

Dans le cadre du projet régional "Mémoires des habitants, Mutations des quartiers", l'association Hors Cadre a mobilisé les acteurs du quartier des Bois Blancs pour réaliser une visite virtuelle de leur quartier sur un site Internet.

Des panoramas photographiques permettent de naviguer à travers différents lieux significatifs, lieux de mémoire ou lieux concernés par les rénovations urbaines.

Des vidéos, des photos, des textes ou des interviews illustrent chacun de ces panoramas et présentent le quartier, ses acteurs, son histoire et les transformations qui y sont à l'oeuvre.

Venez découvrir cette visite en reprenant l'adresse suivante dans votre navigateur :

www.bois-blancs-lille.com

Si vous avez un blog ou un site, n'hésitez pas à mettre un lien pour faire découvrir la visite virtuelle

Contact : Association Hors Cadre - 72 rue Gutenberg - 59000 LILLE - 03.20.33.06.33

contact@horscadre.eu

Source : Archives départementales du Nord, Document Paul Mamet-Van der Noot, Document Paul Mamet-Rogeau, Photos : Jean Mamet, Robert Mamet, Henri Mamet


Cette histoire de 127 ans est certainement incomplète. Merci de m'envoyer vos informations si vous en possédez.