La place Frémaux et la Mairie

Copie datée du 15 mars 1898 d'un plan dressé en l'an 1702
par Philippe Pollet, Arpenteur géomètre

Le centre de la vie haubourdinoise s'est concentré de tout temps sur la Place du Bourg. C'est là que se situent, la Maison commune, détruite en 1866, la Halle aux draps, la Chapelle expiatoire, le Pilori, le Gibet et la Prison.

C'est aussi sur cette place que se tient le marché. Plus loin se trouve le pont-levis, lien avec les Weppes.

Elle s'appellera tour à tour : place du Bourg, Grand'place, puis place Charles Frémaux le 25 décembre 1945, en hommage à ce résistant haubourdinois mort en déportation.

La Maison commune (nommée aussi Maison de Ville), construite en pierre, dominée par un petit clocheton, était constituée de plusieurs chambres servant de lieu de réunion aux assemblées des échevins ou de greffe pour le notaire de la Vicomté d'Haubourdin.

Elle servait également aux séances du Conseil Municipal, aux réunions du juge de paix du canton et au corps de garde.

La chapelle construite vers 1330, était séparée de la maison commune par une étroite ruelle. Elle s'appelait à l'origine "la chapelle des Crépins", lesquels avaient attaqué et mis à mort deux gentilshommes d'Haubourdin et furent condamnés à payer la construction d'une chapelle expiatoire. Cette chapelle disparaîtra en 1801.

Le pilori se dressait sur la place contre le corps de garde. En 1785, un Haubourdinois pris en flagrant délit de chasse fut condamné à y être exposé 2 heures.

La prison appartenait à deux particuliers chargés de l'entretien et le gibet consistait en une potence double permettant la pendaison des deux condamnés à la fois. Le marché se tenait sur la place de la Mairie, la cloche annonçait l'ouverture le mardi et le samedi de chaque semaine.

L'ancienne mairie est rasée en 1865 pour créer un espace qui prend le nom de Grand'Place. Avec le temps, celui-ci devient Place Sadi Carnot et enfin Place Charles Frémaux. Cet espace ressemble plus à un carrefour ou à un embranchement de rues qu'à une place.

La consultation du Ravet Anceau de 1953 permet de mieux comprendre la topographie :

Les locaux de l'ancien édifice se révèlent exigus et n'offrent plus suffisamment d'espace pour abriter l'intégralité des services municipaux.

Pour maintenir ceux-ci au centre ville, la Municipalité décide l'acquisition, en 1865, d'une élégante résidence, la "Maison Renaudin", appartenant à un capitaine en retraite.

Un décret de Napoléon III autorise l'achat du domaine prolongé par des massifs boisés.

L'intérieur va rapidement changer d'apparence quand la Municipalité fait réaliser quelques aménagements qui consistent à supprimer une suite de salons pour y loger le personnel communal. Plus tard, la Mairie sera rénovée de nombreuses fois derrière sa façade dans un style différent du bâtiment d'origine.


L'ancienne mairie d'Haubourdin

Ancienne propriété privée, l'Hôtel de Ville n'a donc pas de beffroi à clocheton. La façade, telle qu'on la découvre en 1998 est d'une belle harmonie classique. Rectiligne, d'une grande simplicité, elle repose sur un soubassement de grès roux, et elle est couronnée par une corniche moulurée mise en valeur par les vieilles pierres tendres de Lezennes. Une guirlande liée en long cordon orne le porche surmonté de motifs en médaillon.

A l'intérieur, la salle des mariages était un mélange de sobriété et de somptuosité, ornée d'une toile marouflée de Robert Béat, représentant Adam et Eve. La salle du Conseil Municipal avait conservé la cheminée de marbre datant de la fin du 18ème siècle. On peut imaginer que cet ornement architectural prolongeait l'impression d'élégance des salons d'autrefois.

L'escalier d'honneur était surmonté d'un tableau de grand format représentant des "femmes au marché dans une halle". Cette fresque vibrante et colorée est l'œuvre du peintre haubourdinois Gustave Grau, classé peintre de genre.

En 2007, la nouvelle Mairie voit le jour, préservant l'ancienne façade, datant de l'Ancien Régime, à coté d'un bâtiment flambant neuf.

C'est ainsi que l'un des plus vieux vestiges du passé d'Haubourdin est conservé dans le patrimoine communal.

(Voir aussi : Chapelle dite des Crépins, Place du bourg au 18è siècle, Gustave Grau : Artiste peintre )

Source :Haubourdin'mag N°72 - 73 - 74 - 75 de avril 2009 à janvier 2010 - texte de l'Atelier d'Histoire Locale