Hôtel de ville

Symbole de liberté, culte de la démocratie, la Mairie est au centre de la vie sociale de la commune. En 1865, la Municipalité fait l'acquisition d'une élégante demeure pour remplacer l'ancienne Mairie du 16è siècle.

A proximité de l'entrée qui mène au Mail du bon pêcheur, en bordure de la place Frémaux, se dresse l'Hôtel de ville.

Hôtel de ville en 1910 : et en 1973 .

Cette bâtisse coquette datant de la fin du 18è siècle n'est pourtant pas l'édifice communal primitif.

Emplacement de la Maison Communale en 1750

L'histoire de l'ancienne Mairie remonte en effet au 16è siècle. Celle-ci s'avance alors au milieu de la place du Bourg, l'actuelle place Frémaux. Construite en pierre, dominée par un petit clocheton, la "Maison de Ville" est constituée de plusieurs chambres pour servir de lieu de réunion aux assemblées des échevins ou de greffe pour le notaire de la Vicomté d'Haubourdin. L'immeuble abritera également dans ses fondations une prison. Non loin de là : l'estaminet de la Mairie.

L'ensemble des bâtiments sera rasé en 1866 pour agrandir la place du marché.

Les locaux de l'ancien édifice se révèlent exigus, ils n'offrent plus suffisamment d'espaces pour abriter l'intégralité des services municipaux. Pour maintenir ceux-ci au centre ville, la Municipalité décide l'acquisition en 1865 d'une élégante résidence appartenant à un capitaine en retraite. Un décret de Napoléon III autorise l'achat du domaine prolongé par des massifs boisés. Ancienne propriété privée, l'Hôtel de Ville n'a donc pas de beffroi à clocheton.

L'intérieur va rapidement changer d'apparence quand la Municipalité entreprend de faire réaliser quelques aménagements qui consistent à supprimer une suite de salons pour y loger le personnel communal et le mobilier. Plus tard, la Mairie sera rénovée de nombreuses fois derrière sa façade dans un style différent du bâtiment d'origine.

La façade de l'hôtel de ville telle qu'on la découvre en 1998 est d'une belle harmonie classique : rectiligne, d'une grande simplicité, elle repose sur un soubassement de grès roux, et elle est couronnée par une corniche moulurée mise en valeur par les vieilles pierres tendres de Lezennes. Une guirlande liée en long cordon orne le porche surmonté de motifs en médaillon. A l'intérieur, la salle des mariages est un mélange de sobriété et de somptuosité. Elle est ornée d'une toile marouflée de Robert Béat, représentant Adam et Ève. La salle du Conseil Municipal a conservé la cheminée de marbre de la fin du 18è siècle. On peut imaginer que cet ornement architectural prolongeait l'impression d'élégance des salons d'autrefois.

Enfin, l'escalier d'honneur est surmonté d'un tableau de grand format représentant des "femmes au marché dans une halle". Cette fresque vibrante et colorée est l'œuvre du peintre haubourdinois Gustave Grau , classé peintre de genre. (Gustave Grau )

Jadis, la rue Sadi Carnot frôlait la Mairie. Depuis l'élargissement du canal de la Deûle au grand gabarit, le bâtiment communal en est écarté.

En 1978, la façade reçoit une cure de jouvence et plus tard, l'horloge sera remise en place.

En 1998, un projet d'extension ou de construction d'une nouvelle mairie est dans la pensée de nos édiles. Quelle que soit la décision retenue, l'hôtel de ville actuel datant de l'ancien régime sera conservé et préservé dans le patrimoine communal. Il est l'un des plus vieux vestiges du passé qui subsiste encore à Haubourdin.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin N°29 - avril 1998