5 - Révolution... Empire... Restauration... Re-empire

La Révolution de 1789 ne semble guère avoir perturbé nos communes rurales. Les prêtres qui n'ont pas prêté serment sont devenus réfractaires et exercent leur ministère “ sous le manteau ”, couverts par une population qui leur est attachée et que les soubresauts politiques n'émeuvent que fort peu. La tradition nous apprend que la cave de la ferme BAURAIN (Vanbremeersch actuellement) abritait le prêtre qui venait y conférer baptêmes et autres sacrements). Depuis longtemps, il n'y a plus, ici, de Seigneurs, et la Famille de MERODE, dernière propriétaire des fiefs, réside en Flandre et a émigré en Autriche dès les premiers troubles. Elle récupérera ses biens à la Restauration, mais la Noblesse ne laissera de traces que sur les matrices cadastrales, jusqu'à la dispersion complète des propriétés qui seront vendues peu à peu. (Il est assez amusant de suivre les mutations au cadastre : les Notaires semblent avoir été les premiers bénéficiaires de ces ventes, en leur nom propre ou par personne interposée).

Une grosse polémique dont les échos sont parvenus jusqu'à nous, s'élève à propos de la nationalisation de l'église de CRECQUES qui, à la fin de la tourmente révolutionnaire sera vendue à un certain François Joseph CARLIER qui la revendra à Guillaume SALVA, marchand de tabacs le 23 brumaire de l'an VIII. Ce dernier y entrepose sa marchandise au grand dam des habitants du village qui n'entendent pas laisser ainsi profaner “ leur ” église. Aussi, le 12 prairial de l'an VIII, le citoyen François Joseph BOURDREL verse au citoyen SALVA la somme de CENT FRANCS, reçue des habitants de la commune pour “ reste et parfait paiement ” du prix de vente qui leur a été fait pour la dite église qu'il est, dès lors possible de remettre en état et de rendre au culte.

Le Premier Empire ne nous a laissé aucun document dans les archives communales, sauf un plan cadastral de 1811, dit “ Plan Napoléon ” que la Mairie de Mametz conserve religieusement malgré son état de vétusté. Mais nos villages ont dû, comme leurs voisins, (je me réfère ici au registre de délibérations du Conseil Municipal de REBECQUES qui, à l'époque, est une véritable litanie de protestations et de doléances à l'égard des pouvoirs publics), payer largement leur écot en argent, en chevaux, en fourrages et en hommes pour soutenir les guerres napoléoniennes. Une Chapelle de Marthes (la Chapelle Lemaître) a d'ailleurs été érigée vers 1815 en action de grâces pour “ les enfants revenus indemnes de la guerre ”. Pour Mametz, j'ai trouvé, dans le “ Bulletin des Lois N° 18, article 321 ”, le décret impérial qui autorise le Maire de Mametz, Département du Pas-de-Calais, à accepter, au nom de la Commune, la maison presbytérale et ses dépendances, gratuitement cédées par le sieur MANIANE, prêtre, desservant l'église succursale (Saint Cloud, 23 vendémiaire, an XIII).