Église Saint Paul

L'église Saint Paul consacrée solennellement en l925, était destinée aux paroissiens du quartier de l'Heurtebise. Mais depuis 1994, année de sa fermeture définitive, pour des motifs de sécurité, le sanctuaire haubourdinois attend chaque jour le sort qui lui sera réservé.

Cette vénérable bâtisse de 76 ans, a été réduite au silence de ses offices en 1994, quand a été décelé un affaissement de son sol. De nombreuses fissures et lézardes ont sapé les fondations de l'édifice, déchiré les voûtes et ébranlé le choeur. Elles sont à l'origine de sa fermeture définitive par l'Administration pour des raisons de sécurité.

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A la différence de l'église Saint Maclou, l'église Saint Paul n'est pas un bâtiment communal. Elle est la propriété de l'évêché grâce à la générosité d'une bienfaitrice Haubourdinoise ; Madame Crépy-Danel (1843-1922) voir généalogie qui fit don d'un terrain pour bâtir une église. Le sanctuaire sera destiné à accueillir les fidèles du quartier de l'Heurtebise afin de leur épargner le long chemin de l'église Saint Maclou ou dé l'église N. D. de Grâce de Loos.

La cérémonie de bénédiction et de pose de la première pierre a lieu le 8 mai 1914, sous la présidence de Monseigneur Charost, évêque de Lille, devant une assistance nombreuse.

Malheureusement, la première guerre mondiale portera un brusque coup d'arrêt à cet élan de construction. Pendant des années, le chantier demeurera tel que l'avait laissée la mobilisation.

Les travaux reprendront en 1920. L'église sera consacrée solennellement le 25 juillet 1925 par Monseigneur Quilliet, évêque de Lille. L'appellation du sanctuaire sera placé sous le vocable de Saint Paul, afin de perpétuer la mémoire de Paul Crépy (1835-1899) Voir généalogie , négociant en huiles et graines.

Le premier pasteur, l'abbé Henri Chavatte Voir généalogie , natif d'Haubourdin, ancien professeur au petit séminaire de la cité, aura la charge de la nouvelle paroisse.

L'église est oeuvre de l'architecte Haubourdinois Jules Saerens (1874-1955) Voir généalogie . Le bâtiment, dominé par une tour, se présente sous la forme d'un édifice de quarante cinq mètres sur quinze. Il comprend deux chapelles latérales près des nefs et deux autres dans le transept. Sa façade de sobriété architecturale, aux proportions harmonieuses, est agréable à regarder.

Les outrages de la dernière guerre mondiale ne l'épargneront pas. L'édifice conservera encore longtemps les traces malsaines d'éclats d'obus incrustés sur les façades, lors des combats de la bataille d'Haubourdin en mai 1940.

Ce patrimoine religieux naquit après la loi de séparation de l'église et de l'état en 1905. Il nous révèle que son entretien incombe entièrement à l'évêché. C'est ainsi que la tour de l'église va subir en 1982, vraisemblablement par défaut d'entretien, l'amputation volontaire de son petit clocher. On peut remarquer que la tour a conservé une ouverte réservée pour une horloge, qui ne sera jamais posée, comme en témoignent encore les découpes des cadrans.

Ainsi ce vestige du culte va-t-il probablement disparaître sous les coups des démolisseurs, dans un avenir plus ou moins proche. Il est toujours douloureux de voir s'en aller un élément ancien de notre patrimoine, où se sont côtoyées, pendant plusieurs décennies tant de générations, dans les moments de peine ou de joie.

Document du site Patrimoine de France

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N° 36 - juillet 2000