Villa Saint Gérard

Il existe dans la commune d'Haubourdin un bel ensemble architectural situé rue Auguste Potié : la Villa Saint Gérard. Propriété de la congrégation des rédemptoristes, nichée au milieu d'un magnifique parc boisé, celle ci est peu visible des automobilistes, en raison d'une végétation dense qui masque en partie l'entrée. Ce patrimoine religieux possède une origine ancienne : la construction remonte à 1931 où la plus grande partie de l'édifice fut accolée à un bâtiment déjà existant, demeure d'un particulier. En 1952, la Villa s'agrandit d'une aile dans le même style que le bâtiment d'origine et, en 1965, l'ensemble de la propriété fut complété par la mise en chantier de la ferme Stoffaes, qui deviendra le foyer Jean Ploussard, nom d'un religieux rédemptoriste, disciple du père De Foucauld.

Dans le Parc ombragé s'élève une statue : c'est celle de Saint Gérard, qui vécut au 18è siècle en Italie, dans la région de Naples. Il faut préciser que le nom de “Villa” ne désigne pas ici une maison de campagne élégante, c'est une appellation donnée à des centres spirituels.

Pendant les hostilités de la seconde guerre mondiale, la Villa Saint Gérard servit de PC aux généraux Molinié et Dame, défenseurs d'Haubourdin. Le bâtiment fut réquisitionné dès l'arrivée des allemands, le 2 juin 40 et les locaux aménagés pour y soigner les malades et les blessés pendant 6 mois. La Villa fut ensuite affectée au logement des différentes unités allemandes jusqu'à la libération fin août 1944. En 1941, on recensait déjà 247 hommes et 32 chevaux. Le cantonnement des troupes allemandes laissa des traces de dégradation : matelas éventrés, planchers et supports enlevés pour être utilisés comme combustibles, sans compter la toiture qui fut gravement endommagée par un obus. Aucune réparation ne put être entreprise en raison de la présence des occupants et de l'importance des dégâts.

A la bataille d'Haubourdin, fin mai 1940, des armes et des documents d'archives avaient été enfouis dans le parc de la Villa Saint Gérard, afin de les soustraire à l'ennemi un demi-siècle plus tard, en novembre 91, des militaires munis de détecteurs de métaux, guidés par des anciens combattants, acteurs du 31 mai 40, passèrent la propriété au peigne fin pour tenter d'exhumer les archives militaires. Les recherches furent vaines : on n'y trouva pas trace d'armes. Il faut noter que depuis ce temps, l'aspect du site avait bien changé : arbres abattus, d'autres plantés, les jardins redessinés, une statue disparue...

Lieu d'Église, la Villa Saint Gérard dispose aujourd'hui d'une capacité d'accueil de 75 chambres. Il convient de souligner que l'établissement n'est pas une hôtellerie. C'est un lieu d'accueil et de rencontres, de prières et de partages qui reçoit tout au long de l'année des groupes très divers : enfants, jeunes, fiancés, laïcs et religieux. L'endroit, calme, paisible et accueillant, est tout indiqué pour y trouver un espace de liberté et de ressourcement humain et spirituel.

Source : Pierre BEETS - Bulletin municipal d'Haubourdin - N°16 - 4è trim. 1994