Henri Augustin SOUBRICAS

En 1920, la Municipalité d'Haubourdin fait installer, au jardin public, un monument aux morts de la guerre 1914-18, représentant un poilu, réalisé par le sculpteur lillois Henri Augustin Soubricas.

Élève de l'école des Beaux-Arts de Lille, Henri Augustin Soubricas, obtint de nombreux prix et les plus hautes récompenses. Il partit consacrer son talent à Paris. Cependant, très attaché à son terroir, c'est à Lille et dans sa région qu'il voulut donner le meilleur de lui-même, puisant son inspiration dans le sol natal pour exprimer la plénitude de son tempérament.

Fervent admirateur des classiques des grandes époques, il voulait transposer dans la vie actuelle le style et la plénitude des formes antiques. Son cœur sensible le portait à la commisération et le destinait à exprimer dans ses œuvres les souffrances qu'il avait lui-même ressenties.

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Purs dans la ligne, puissants dans le volume, sévères dans la construction, émouvants dans la conception, il a laissé d'impérissables monuments : le soldat gisant, le lanceur de grenade, symboles d'héroïsme.

L'émouvant hommage rendu aux morts par les monuments d'Estaires, de la Gorgue, de Merville, d'Halluin, d'Haisnes, d'Haubourdin...

Son talent ne s'est pas seulement épanoui dans la sculpture monumentale, mais a aussi révélé ses qualités d'observateur et de psychologue, dans l'exécution de bustes et de médailles. Au réalisme et à la vérité, il savait allier le style qui marque le caractère. Il réalisa, ainsi, les vivants portraits de Monseigneur Charost pour la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille, des Présidents Vancauwerberghe et Auguste Potié (également Maire d'Haubourdin) qui ornent la salle du Conseil Général du Nord, et des médailles recherchées de M. Delapouille, président des "Amis de Lille" et celles des professeurs Carrière, Potel et Lemoine, et, enfin, du ministre Louis Nicolle.

 Médaille

Ses dernières œuvres consacrées à la décoration religieuse témoignent de la haute idée qu'il avait de son art, servie par la technique parfaitement maîtrisée de son métier.

Figure lilloise sympathique, il était bien connu des autres artistes et du public, apprécié pour son abord cordial, son sourire aimable et sa forte personnalité. Dans la rue, il aimait flâner, tout en observant la vie autour de lui, après des heures d'un dur labeur.

Ses dons remarquables lui valurent les succès les plus enviés et ses qualités d'homme et d'artiste lui méritèrent de recevoir en 1927 la médaille de bronze du salon des Artistes Français et, en 1937, la Légion d'honneur.

Henri Augustin Soubricas décéda en 1942. P. Desrumaux, Responsable de l'École des Beaux Arts de Lille, déclara dans son éloge funèbre :

II nous est enlevé dans la plénitude de sa force, au moment où nous attendions de lui d'autres belles réalisations...
Mon cher ami, vous laissez le plus bel exemple de volonté, de ténacité dans l'effort, de scrupuleuse conscience professionnelle, d'ardent patriotisme. En vous disant un dernier adieu, au nom de tous ceux qui vous estimaient, je souhaite que votre ^exemple soit suivi...”

Source : Haubourdin'mag N°58 - Mars 2006