Hôpital hospice

Sur la place Jean de Luxembourg se dresse le bâtiment de l'ancien hôpital-hospice, prolongé par une imposante chapelle. Cet établissement de bienfaisance chrétienne, reconstruit en 1878, rappelle qu'à l'origine en 1466, le lieu servait d'étape pour les pèlerins qui transitaient par Haubourdin pour y passer une nuit, avant de se rendre sur les sanctuaires de Rocamadour ou de Saint Jacques de Compostelle.

C'est à Jehan de Luxembourg (1385-1440), seigneur d'Haubourdin, Chevalier de la Toison d'or et à sa femme Jacqueline de la Trémoille que l'on doit la création d'un hôpital à Haubourdin en 1466.

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L'hospice vers 1970. C0030
La chapelle de l'Hospice sous un autre angle vers 1970.

À l'époque, une fondation avec préoccupation religieuse, de portée limitée par le nombre de lits fixé à neuf. La demeure de notre bienfaiteur haubourdinois avait le mérite de jeter les bases d'une institution charitable destinée à héberger pour une nuit les gens pauvres et les pèlerins se rendant à Rocamadour ou à Saint Jacques de Compostelle.

Le lieu comprend sept lits pour accueillir les pauvres passants, un lit pour héberger les pauvres femmes de passage et un lit pour recevoir des femmes sur le point d'accoucher. Non loin de là, s'élève une chapelle dédiée à Saint Jean-Baptiste et à Saint Eloi.

Ce patrimoine religieux subira plusieurs événements : il sera rasé en 1681, reconstruit en 1698 et resurgira dans son aspect définitif en 1878.

Jean de Luxembourg accorde à l'hôpital le bien foncier de la ferme du Bocquiau, générateur de revenus utilisés pour couvrir les dépenses de fonctionnement de l'établissement et l'entretien des ornements de la chapelle. (Ferme du Bocquiau )

Après le déclin des pèlerinages, la destination de l'hôpital est changée. La maison accueille dorénavant les orphelins de la cité qui bénéficient de l'apprentissage d'un métier.

En 1683, Sœur Claire de Saint Hubert, religieuse du tiers ordre de Saint Dominique à Houdain est nommée pour administrer et régir l'établissement hospitalier. Elle est assistée dans sa tâche d'un nombre de religieuses qui l'aident à soulager les souffrances des pauvres soldats, passants et malades, conformément à l'esprit de la fondation.

En 1788, le lieu connaît un projet d'une école de filature de draperie et de fabrication de dentelle, destinée aux enfants abandonnés.

En 1878 a lieu la cérémonie de la pose de la première pierre d'un nouvel hôpital prolongé par une chapelle élancée. La mission est confiée à l'architecte haubourdinois Jean-Baptiste Cordonnier (1820-1902) Voir généalogie , père de Louis Cordonnier, qui a laissé une empreinte durable dans le temps avec la construction de la bourse et de l'opéra de Lille, ainsi que de la basilique Sainte Thérèse de Lisieux. Le financement de l'édifice est couvert en partie par de nombreuses donations des Haubourdinois. Au début du 20ème siècle, l'hôpital abritera une cinquantaine de personnes âgées et des enfants.

La place Jean de Luxembourg a pris successivement le nom de la place de l'hospice, puis place de l'hôpital. Elle trouvera son appellation actuelle en 1900, en mémoire de notre bienfaiteur. La place se parera jusqu'en 1966 d'un abri terminus à la ligne de tramways Lille Haubourdin .

Depuis 1997, le centre hospitalier, rue Barbusse, remplace les locaux vétustes et hors normes du vénérable hôpital-hospice du 19ème siècle. Ironie de l'histoire, ce bâtiment flambant neuf est implanté sur un terrain qui fut jadis le fief de notre seigneur Jean de Luxembourg !

Dans l'objectif d'aérer un carrefour encombré, nos édiles envisagent une rénovation urbaine du quartier qui obligera la place à se plier à des contraintes de voirie. Ainsi disparaîtra sous les coups des démolisseurs une aile de l'ancien hospice ainsi que le bâtiment de la chapelle.

La nouvelle physionomie de la place laissera découvrir une architecture élégante dans un site verdoyant, sous l'appellation du nom de notre vénérable bienfaiteur, Jean de Luxembourg.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin N°41 - septembre 2002