Monastère des Clarisses

Fondée à Lille en 1490, la communauté des Clarisses a connu diverses vicissitudes au cours des siècles : exil, exode... En 1931, le Monastère des Clarisses s'installe à Haubourdin, 35 rue Vanderhaghen.

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Côté jardin.
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La chapelle des religieuses.
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La chapelle rénovée en 1995.
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Le cloître.
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Le parloir, la boîte aux lettres et le tour.
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Le réfectoire.

Depuis 1931, une communauté de sœurs a choisi Haubourdin pour mener une vie de prière, non pour fuir le monde, mais pour mieux l'assumer. Une communauté chargée de cinq siècles d'histoire. C'est en 1453 que Jean de Luxembourg, seigneur d'Haubourdin, fait l'acquisition d'un terrain à proximité de Saint Maurice, à Lille, pour y construire un couvent de "sœurs grises". En 1490, la communauté religieuse embrasse la règle de Sainte Claire.

Les sœurs clarisses seront dispersées pendant la Révolution, en 1792, lors de la parution du décret de fermeture de tous les couvents. Les immeubles sont vendus et les sœurs sont expulsées. On les retrouvera, les unes en France, réfugiées dans leur famille ou chez des amis dévoués, les autres à Bruges, en Belgique.

En 1866, les clarisses reviennent à Lille, où elles avaient acquis un petit terrain et la chapelle Notre Dame de Réconciliation dans le quartier d'Esquermes. Elles restaurent la chapelle et bâtissent un petit couvent. Mais, en 1903, le décret expulsant les religieux de France est mis en application et, c'est à nouveau l'exil en Belgique où elles s'établissent à Quiévrain.

En 1931, elles reviennent en France, à Haubourdin où un terrain d'une quarantaine d'ares était libre, ainsi qu'une ancienne boulangerie. C'est là, au 35 rue Vanderhaghen, que sont construits la chapelle et le couvent actuels.

Aujourd'hui, les sœurs clarisses d'Haubourdin suivent toujours la même règle insufflée il y a 5 siècles, celle du "Privilège de pauvreté" qui veut que les sœurs ne possèdent rien, vivent du fruit du travail de leurs mains. Et si d'aventure, un héritage échoit à l'une ou l'autre, la règle de Sainte Claire enseigne alors de s'en dessaisir au profit des plus pauvres. En fait, les sœurs ont renoncé à leurs biens personnels.

L'idée du monastère fait souvent allusion à une vie recluse, coupée du monde. Or, il n'en est rien ici. Le visiteur est d'ailleurs agréablement frappé de l'accueil et de la chaleur du dialogue des sœurs. Les religieuses portent en outre un regard sur les événements quotidiens par la presse et la radio. De plus, elles conservent le contact avec la population : c'est ainsi qu'on peut visiter le petit magasin où foisonnent des articles divers, fabriqués de leurs mains, tels des cadres de saint Patron que l'on offre à l'occasion d'un baptême ou d'une profession de foi.

Une large part du temps des dix-huit sœurs, dont l'âge s'échelonne entre trente et quatre-vingt-huit ans, est consacre à la prière. Une messe quotidienne est célébrée du lundi au vendredi à 17 h 45, et le samedi à 8 h 30, et le dimanche à 8 h, la chapelle récemment rénovée (photo ci-dessus) reçoit de nombreux fidèles. Une autre part du temps est consacrée à l'entretien des locaux : chapelle, salle du Chapitre, salles de travail, chambres, parloirs et bibliothèque. Les moyens d'existence de la communauté proviennent des produits de leur jardin, de la vente d'objets manuels qui aident partiellement à la vie des sœurs, mais aussi des dons de particuliers.

Ainsi, à travers les turbulences de l'histoire, contre vents et marées, la communauté des clarisses s'est maintenue jusqu'à nos jours. Revêtues de l'habit religieux, les clarisses ont, dans leur maison de prière, voué leur vie à Dieu.

Source : Pierre BEETS - Bulletin municipal N°24 - décembre 96