Château Vanderhaghen

En 1960, disparaît une imposante et somptueuse demeure bourgeoise du 18è siècle, prolongée par un splendide parc, qui deviendra en 1911 l'actuel jardin public, grâce à un don de son propriétaire Albert Vanderhaghen.

En 1960, disparaît un témoignage de notre passé : le Château Vanderhaghen, une belle demeure aristocratique de plaisance, sise rue Sadi Carnot.

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Le château Vanderhaghen avant 1910.
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Le château en bon état (vers 1950).
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En attaquant la vénérable bâtisse dont l'origine remonte à 1714, selon une date inscrite sur une planche de la cuisine du château, les démolisseurs ont effacé du même coup les vestiges d'un élément de notre patrimoine vieux de plus de deux siècles.

Dans les derniers temps de leur existence, les salles de réception abriteront le Conseil de Prud'hommes, la bibliothèque municipale, la Caisse d'Épargne et la fanfare municipale pour ses répétitions.

En 1907, Albert Vanderhaghen (1838-1907) Voir généalogie fait don à la ville d'Haubourdin d'une partie de ses biens, notamment son château entouré d'un grand parc. Dans son testament, le généreux bienfaiteur, décédé sans postérité, assortit l'acte de donation, d'une condition à remplir par la Municipalité : celle de récompenser, le premier dimanche de mai, trois jeunes filles de la commune, âgées de dix-huit à vingt-cinq ans, qui se seront distinguées par une conduite exemplaire et une aide prodiguée envers les parents pauvres.

Les anciens Haubourdinois se souviennent encore de l'impression d'élégance de cette vaste demeure, agrémentée d'une longue façade rythmée par de nombreuses fenêtres qui remplissent l'édifice de lumière. Les combles situés au deuxième niveau sont dominées par des cheminées élancées. Sur la toiture s'appuie une élégante tourelle hexagonale surmontée d'un bulbe. Du côté parc, son principal attrait est constitué d'une imposante verrière égayée de larges baies vitrées d'où s'amorce une allée bordée de bancs pour les promeneurs. A l'intérieur de la demeure, à l'architecture de la bourgeoisie du 18è siècle, les salles présentent de magnifiques boiseries, une sellerie, des serres, une orangerie, un salon, une grande salle de billard. Après la mort d'Albert Vanderhaghen (24/02/1907), en 1911, certaines parties du château seront vendues aux enchères.

Dans la perspective du château se découpe le Monument aux Morts (Verdun 1916), élevé en 1920, situé juste en face, côté parc. C'est là qu'en 1953, le Maréchal Juin remet officiellement la Croix de Guerre à la Ville d'Haubourdin. A la destruction du château, la statue du Poilu, sur le Monument aux Morts, est pivotée d'un demi-tour pour faire face à la rue Sadi Carnot. C'est dans cette position qu'on la découvre de nos jours.

Aujourd'hui, il ne subsiste aucun vestige du château. Dans la partie de l'ancien parc, qui prolongeait autrefois l'édifice, le Maire Auguste Potié aménage en 1911, en véritable œuvre d'art, un jardin public pour le plus grand plaisir des Haubourdinois. Cet espace de verdure rassemble diverses espèces végétales et des cèdres très âgés, et offre aux promeneurs un moment de détente dans ses allées ombragées. (Jardin public )

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°31 - octobre 1998