Château du Comte d'Hespel

Un joyau confortablement niché dans un écrin de verdure : le Château du Comte d'HESPEL, une élégante demeure du 19è siècle, entourée d'un splendide parc disparut en 1917, victime d'un bombardement aérien lors de la Grande Guerre.

A l'endroit où se trouve aujourd'hui le pont de la rue du Château, sur l'emplacement de l'ancien fief de Lassus, se dressait, en bordure de la Deûle, une vaste et somptueuse résidence bourgeoise du 19è siècle : le château du comte Romain Séraphin d'Hespel, seigneur de Guermanez (1762-1858) Voir généalogie .

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La façade du château.
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L'arrière du château.
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Autre vue sur l'arrière du château et la Deûle

Le prestigieux édifice abritera la famille d'Hespel pendant trois générations : le comte Romain Séraphin d'Hespel (1762-1858) Voir généalogie , Maire d'Haubourdin de 1813 à la Révolution de 1830 ; son fils le comte Adalbert d'Hespel qui s'illustra comme chef de bataillon de la Garde Nationale et premier Adjoint au Maire ; enfin ses deux petits-fils, Octave d'Hespel, Conseiller Général du Canton et Edmond d'Hespel (1828-1902) Voir généalogie (Comte d'Hespel)qui occupa le siège de Premier Magistrat de la ville, à deux reprises, en 1864, par décret de Napoléon III, Empereur des Français et en 1882.

Le domaine fut vendu et morcelé à la disparition du comte Edmond d'Hespel en 1902. Une usine de tissage des Flandres vint alors s'ajouter au château. Cette entreprise fit place plus tard à l'actuel pont franchissant la Deûle pour rejoindre l'Avenue de Lassus.

Le principal attrait de cette imposante demeure reconstruite en 1849 pour remplacer un ancien manoir, était constitué par un bâtiment faisant référence à l'architecture de la renaissance. Son plan rectangulaire aux formes harmonieuses présentait une longue construction à deux niveaux, ponctuée de deux ailes faisant retour. La façade, égayée de rangées de fenêtres, était agrémentée d'une porte d'entrée soutenue par des pilastres. Une terrasse à balustrade contribuait au charme du lieu. A côté, un bâtiment abritait la conciergerie et les écuries.

Au château, s'ajoutaient un parc et un bois que l'on appelait le bois d'Hespel. De hauts murs cernaient la propriété limitée par les rues Gambetta, du clocher (Joffre) et du Rivage (Loridan). Une autre partie du domaine aboutissait à la rue du Sac (Mesny) dont une parcelle de terrain fut vendue aux frères Verley pour la construction d'une amidonnerie.

En 1912, des rues seront tracées, la rue du Château et la rue du Parc dont les dénominations rappellent l'existence de l'ancien édifice.

Le Comte Edmond d'Hespel, homme généreux et bienfaiteur, ancien Maire d'Haubourdin, laissa à l'époque un profond souvenir dans la population. A sa disparition à l'âge de 74 ans, le Maire républicain Auguste Potié, rendit hommage à la mémoire du Comte Edmond d'Hespel en déclarant “qu'il avait été un homme foncièrement bon et un adversaire politique loyal resté toute sa vie fidèle à des principes”. A l'époque, le caveau de famille était placé en dessous du chœur de l'église Saint Maclou.

Ainsi trois générations de la famille d'Hespel, dont les titres de noblesse remontaient avant 1570, se sont succédées dans ce château dont il ne subsiste, hélas, aujourd'hui aucun vestige.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°27 - septembre 1997