Château Brabant

Vaste demeure bourgeoise, témoin d'une époque industrielle prospère, à la fin du 19è siècle, le Château Brabant, rue Fidèle Lhermitte, disparut du paysage en 1983, pour laisser place à une route.

II y a un peu plus d'une dizaine d'années disparaissait sous les décombres une belle demeure bourgeoise de la fin du 19è siècle, située rue Lhermitte et dénommée Château Brabant, anciennement Château Bonzel. Ce ravissant édifice eut la malchance de se trouver, après plusieurs décennies d'existence, sur la trajectoire d'un projet de liaison routière qui devait relier directement la rue Lhermitte au pont de la savonnerie Lever. Cet aménagement visait à permettre le désengorgement de la traversée d'Haubourdin. Avant que le bâtiment disparaisse sous les coups des démolisseurs, on pouvait encore lire la date de construction sur la pierre du fronton : 1889.

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Les Haubourdinois conservent encore le souvenir de son aspect grandiose fait d'un heureux assemblage de briques et de festons de pierres. Le principal attrait de cette élégante demeure du siècle dernier était constitué de tourelles rondes, clochetons, hautes fenêtres, embellies de superbes vitraux rendant hommage à des membres de la famille. Son architecture redondante, caractéristique de la bourgeoisie du 19è siècle, représentait le symbole de réussite, de puissance et de prospérité des industriels dans le Nord. L'intérieur abritait un grand salon où trônait une imposante cheminée de marbre, une salle de jeux, une cuisine avec office pour le rangement de la vaisselle, une cave à vin de 10 mètres qui offrait de nombreux caveaux de bouteilles.

A l'origine, le Château a appartenu à la famille Bonzel Voir généalogie qui possédait une manufacture de chicorée à Haubourdin. En 1930, il fut repris par la famille Brabant Voir généalogie , un autre grand nom de l'industrie haubourdinoise, dans le domaine du tissage et de la filature.

Du temps de sa splendeur, cette grande bâtisse se détachait dans le paysage haubourdinois et bénéficiait de jardins bien dessinés, d'un parc planté de diverses essences d'arbres en bordure d'un plan d'eau, d'un verger, de serres produisant des raisins, des figues, de mûriers.

Plus tard, l'adjonction de maisons voisines vint étouffer l'édifice qui se trouva alors engoncé dans le coin de la rue Lhermitte, ce qui lui fit perdre son charme.

A la fin de son existence, la demeure servit quelque temps de cadre à un institut médico-pédagogique.

Ainsi disparut pour laisser place au progrès, le Château Brabant, qui fut le fleuron de l'architecture du 19è siècle à Haubourdin. Les temps ont changé, de nos jours les châtelains se font rares.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°25 - mars 1997