Calvaire de la rue du Cornet

C'était autrefois une coutume d'ériger au détour des chemins de campagne ou au coin des rues, un calvaire, humble construction de pierre ou de fer forgé. A Haubourdin, le calvaire en bordure de la rue du Cornet, se dresse là depuis 1863. Mais son origine remonte à 1821.

Nombreux sont les calvaires disséminés aux quatre coins de notre région, qui se dressent au détour d'une route de campagne et des carrefours, souvent merveilleusement entretenus. Pieux souvenirs du passé, ces monuments religieux ont témoigné, durant des siècles, d'une foi vivante, une sorte de relais entre le ciel et la terre.

Haubourdin a possédé autrefois un patrimoine religieux important. L'histoire nous apprend, que jadis, un seigneur, en repentir de ses fautes, élève un calvaire au lieudit la “Croix d'Haubourdin”, proche de l'ancien hôpital, à l'angle formé par la rue Fidèle Lhermitte et la rue Albert Vanderhaghen. Au début du 18eme siècle, des moines cisterciens de l'abbaye de Loos, érigent une croix en fer forgé, que l'on peut situer de nos jours à l'angle de la rue Thirion et Perron et de la rue Sadi Carnot.

Ces signes religieux ne subsistent plus aujourd'hui, à l'exception d'un calvaire situé dans un lieu calme d'une ruelle de notre commune. Le calvaire discret et paisible, que l'on découvre en bordure de la rue du Cornet, posé sur un socle, protégé par une grille de fer forgée supportée par deux énormes pilastres, date de 1821. Il est un don offert par Pierre Pollet et Marie Pollet, sa sœur. A l'origine, le motif religieux se dressait rue de Santes, sur un terrain communal. Les généreux donateurs s'engagent par un acte officiel, à faire entretenir le monument à perpétuité. Le jour de son inauguration une cérémonie grandiose rassemble une foule immense de paroissiens.

Cette ferveur n'était pas vraiment étonnante à l'époque, car on avait beaucoup de goût pour le sacré : le calvaire témoignait d'un événement ou d'un vœu. Il était alors d'usage de venir en famille faire une halte, s'incliner ou réciter une prière. De nos jours, cette tradition est tombée en désuétude. En 1863, l'aménagement de la rue du Marais, l'actuelle rue Fidèle Lhermitte, oblige à déplacer le calvaire.

Probablement, pour ne pas le voir disparaître, le Comte Romain - Séraphin d'Hespel (1762-1858) Voir généalogie , Maire d'Haubourdin, et la Supérieure des “Filles de la Sagesse” conviennent de signer une convention concluant le transfert du monument religieux sur une partie du jardin appartenant au couvent, rue du Cornet. C'est à cet endroit qu'on le découvre aujourd'hui. Dans ce lieu calme et discret de la rue du Cornet, cet impressionnant vestige du culte, perpétue depuis plus d'un siècle un souvenir du passé. Un calvaire qui n'attend que votre visite.

Source : Pierre BEETS - Magazine d'Haubourdin - N°49 - mars 2004