La Flandre, peuplée probablement au début de tribus germaniques ayant adopté un mode de vie celte, reçoit au 5e siècle l'apport décisif des Francs qui suivent les vallées de la Lys et de l'Escaut, s'y installent et conservent l'usage de leur langue tudesque ancêtre du flamand d'aujourd'hui. A cet apport franc s'ajoutent, sur le littoral, des éléments saxons et frisons, dont l'importance a, sans doute, été sous-estimée.
Histoire : Intégrée à la province romaine de Belgique puis envahie par les Francs au Ve siècle, la région est attribuée par Charles le Chauve à Baudouin Ier en 864. Le comté de Flandre, dont la majeure partie relève de la suzeraineté française, est étendu au IXe et au Xe siècle jusqu'à l'Escaut. Au XIe siècle, l'essor de l'industrie drapière assure le développement de Douai, Lille, Gand et Bruges, qui obtiennent des chartes d'affranchissement au XIIe siècle (mouvement communal). L'oligarchie urbaine, à laquelle s'opposent les rois de France, se tourne vers le roi d'Angleterre afin de s'assurer des exportations de laine anglaise dont dépend l'industrie flamande. Intégrée en 1384 aux domaines du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, la Flandre passe aux Habsbourg à la mort de Charles le Téméraire (1477) puis devient possession des Habsbourg d'Espagne en 1526. Au XVIIe siècle, de nombreuses villes flamandes sont annexées par Louis XIV. En 1713, la Flandre passe à l'Autriche. Envahie par les Français sous la Révolution, elle forme deux départements français en 1794. Mais, en 1815, la France ne garde de la Flandre que les conquêtes de Louis XIV (correspondant approximativement au département du Nord). Le reste fait partie du royaume des Pays-Bas, puis, après 1830, du royaume de Belgique. © Larousse-Bordas 1998 |
L'histoire de cette partie de la Flandre est marquée par le fait que ce pays fut une marche, tantôt de la France, tantôt des Pays-Bas. Lorsque l'empire carolingien se démembre, le traité de Verdun (843) fixe la frontière du Nord au Sud sur l'Escaut, qui sépare la Francie, de la Lotharingie d'abord, puis ensuite de l'Empire germanique. En 1526, alors que la Flandre est devenue l'une des XVII principautés des Pays-Bas, la frontière avec le royaume de France est reportée, par un comte de Flandre connu sous le nom de Charles-Quint, sur une ligne qui court d'Ouest en Est, du Cap Blanc-Nez à la Trouée de l'Oise.
Depuis longtemps, les armées de l'Europe connaissent la route de Flandre... Bouvines (1214), Courtrai (1302), Mons-en-Pévèle (1304), Lens (1648), les Dunes de Dunkerque (1658), Cassel (1667), Hondschoote (1793), l'Yser (1914-1918), Dunkerque (1940), autant de champs de bataille qui se trouvent sur le territoire de la Flandre française ou sur ses confins immédiats!.. "Flandria Martis arena"...
Mais il n'y a pas que les guerres... il y a aussi les périodes fastes de l'histoire de la Flandre. Au 14e siècle, l'apogée des grandes communes, Lille et Douai... Au milieu du 15e siècle, la gloire du "grand duc d'Occident", Philippe le Bon, comte de Flandre autant que duc de Bourgogne, qui installe à Lille sa chambre des Comptes et y réunit les chevaliers de la Toison d'Or... Puis au début du 17e siècle, le règne des archiducs Albert et Isabelle, dans le rayonnement de Rubens, de Mercator et de Vésale...
Les Pays-Bas méridionaux, d'abord pénétrés par le mouvement anabaptiste, puis secoués durement, entre 1566 et 1598, par la révolution calviniste, se sépare des Provinces Unies, par fidélité au catholicisme romain et attachement à la conception "bourguignonne" de la vie, si éloignée du rigorisme de Philippe II et du puritanisme des Hollandais. La brisure des XVII principautés des Pays-Bas ne se fait pas sans pertes : par milliers, les Réformés, gens de métiers pour la plupart, quittent nos régions pour se réfugier en Zélande et en Hollande.
Puis, à la fin du 17e siècle, c'est la réunion à la France. Si les Châtellenies de Lille et d'Orchies étaient passées une première fois, entre 1320 et 1369, sous l'autorité directe du roi de France, il a fallu attendre le règne de Louis XIV en effet, pour que toute la Flandre méridionale, morceau par morceau, entre dans l'unité française : cela se fit entre 1659 et 1678.
Bien que nous ayons pendant des siècles partagé notre histoire avec l'ensemble des peuples du bassin de la Mer du Nord, une connaissance réduite à l'officielle et trop subjective Histoire de France diffusés dans les écoles de l'Hexagone a contribué à rompre le lien avec nos origines.
La Flandre au Fil de l'Histoire, effectué sous la direction d'Eric Vanneufville, docteur en histoire, nous permet de découvrir les particularités et richesses historiques de la Flandre française. (document intégral, les 18 chapitres avec illustrations) la Flandre au fil de l'Histoire.
La commémoration du quinquacentenaire de la naissance
de l'Empereur Charles-Quint (1500-1558)
à Gent (Gand) laisse nombre de ses habitants songeurs.
En effet, il y avait souvent été perçu en son temps comme une menace pour les libertés
communales, tout comme à Brugge (Bruges) ou Ieper (Ypres). Dans la partie méridionale
de la Flandre, devenue française, l'Empereur Charles-Quint, en revanche, loin d'être
pris pour une menace, était tout simplement considéré comme le défenseur de la liberté
(...) ...lire la suite de l'article "l'Empereur Charles
Quint et la Flandre méridionale".
L'iconoclasme qui s'est répandu dans tous les Pays-Bas d'Europe trouve son origine en Flandre française. Il s'est déclenché à l'issue du pèlerinage traditionnel qui menait d'Hondschoote au monastère de Saint-Laurent de Steenvoorde, et plus spécialement à la Chapelle Saint-Laurent. Cela se passait le 10 août 1566 (...) ...lire la suite de l'article "l'iconoclasme".
