Manuel de Généalogie

5 - ARCHIVES MILITAIRES

ARMÉE DE TERRE

En plus des archives de recrutement traitées par ailleurs, les archives militaires constituent une source importante pour la recherche généalogique. Toutefois, l'accès reste complexe par le fait qu'il est difficile de savoir si un ancêtre éloigné a été militaire et, pour les générations plus récentes, il n'est pas toujours aisé de rechercher dans une masse de documents importants. Par exemple, les archives des deux dernières guerres mondiales ne sont pas accessibles par les noms, mais par les numéros des régiments. La recherche peut porter sur les officiers ou sur les sous-officiers et hommes de troupe des diverses périodes, ainsi que sur les contingents des hommes mobilisés durant les dernières guerres.

Les recherches sont soumises au droit de libre consultation qui est de 120 ans à partir de la date de naissance de l'individu (loi sur les archives, du 3 janvier 1979). Dans le cas contraire, elles sont subordonnées à une autorisation du Service Historique de l'armée de terre se trouvant au château de Vincennes.

Officiers généraux

Les dossiers sont classés en cinq séries chronologiques, plus une pour les officiers généraux assimilés. Il existe des répertoires alphabétiques, mais c'est à partir du milieu du 18° siècle que les renseignements apparaissent plus complets. On peut les trouver dans la "chronologie militaire de PINARD" jusqu'en 1762, dont la table alphabétique a été publiée par Léon LECESTRE, Paris 1903 (PICARD et fils éditeurs). Des notices biographiques sur les généraux de la Révolution et du 1° Empire ont été publiées par Georges SIX avec son "Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire" (1792-1814) et "Amiraux français de la Révolution et de l'Empire" (1792-1814) Paris 1914 SAFFROY éditeur. Ces ouvrages peuvent être consultés au Service Historique ou dans les bibliothèques municipales classées.

Officiers

Antérieurement à 1716, les seuls documents sont des correspondances classées dans la série A. La table des signataires permet d'identifier les auteurs des lettres.

On dispose :

Remarques

Les renseignements sur les officiers qui ont quitté le service entre 1792 et 1848, se trouvent le plus souvent aux archives nationales dans les dossiers des comités militaires (séries AFII et AFIII).

Les dossiers de pensions et les dossiers postérieurs à 1848 sont classés selon la date de fin de services des titulaires dans l'armée. C'est donc ce renseignement qui permet une identification rapide ; il est possible de se le procurer en consultant les annuaires de l'armée française, qui sont pourvus d'une table alphabétique à partir de 1844.

Les adjudants généraux sont des officiers d'état-major du grade de colonel ; ils sont classés avec les officiers.

Sous-officiers et militaires du rang

Les contrôles de militaires du rang ne commencent qu'à partir de 1716. Il est donc impossible de reconstituer la carrière militaire d'un individu qui aurait servi avant cette date. Jusqu'en 1786, les contrôles sont dépourvus de tables alphabétiques. Il est donc indispensable, pour retrouver un militaire, de connaître sa compagnie d'affectation (nom de son capitaine) si l'on veut éviter des dépouillements trop longs. Après 1786, une table alphabétique est placée à la fin de chaque volume qui couvre chacun une période très courte de deux ou trois ans. Il est donc important de connaître avec une relative précision, la période des services d'un militaire. La série R des archives départementales permet grâce aux registres de la conscription, de connaître l'unité où étaient affectés les militaires avec leur date d'enrôlement. Cette série cependant existe avec des lacunes (variables selon les départements) depuis 1793 environ. La série de contrôles postérieure à la guerre de 1870 n'a pas été conservée ; on ne dispose alors que des registres du recrutement détenus par les archives départementales, et commençant en 1868.

Il convient alors de s'adresser :

Il ne concerne que l'armée de terre et donne le nom, les prénoms, les dates de naissance et de décès, l'unité et le grade.

MARINE

L'inscription maritime

Des registres d'enregistrement pour la flotte française furent établis en 1669, jusqu'en 1913. Parmi tous ceux-ci, les registres matricules sont à consulter en premier car ils contiennent :

ces registres furent établis par rang (commandants, officiers, matelots, mousses). L'enrôlement pouvait toucher selon les besoins, les personnels civils(marins pêcheurs, ouvriers charpentiers de chantiers maritimes).

Les rôles d'équipage

ces registres étaient établis par bateau et sont bien moins riches en renseignements personnels. Ils sont conservés dans des lieux très différents comme les archives départementales ou dans l'une des trois régions maritimes (CHERBOURG, TOULON, BREST).

Cependant, pour plus de détails, il est bon de consulter l'ouvrage de LEMARESQUIER "État des fonds d'archives des quartiers de l'inscription maritime".

POUR COMMENCER

Il faut savoir que les registres des contrôles des troupes n'ont pas été conservés après la guerre de 1870 ; il ne reste donc pratiquement que les archives du recrutement en série R des archives départementales, à savoir :

Listes de tirage au sort

Pour consulter efficacement ces registres aux archives départementales, il faut connaître le domicile de l'intéressé à l'âge de 20 ans ; c'est généralement le domicile des parents ou le domicile déclaré au mariage. Connaissant la commune, on en déduit le canton de tirage au sort et on trouve :

on sait alors si l'intéressé a été appelé au service ou non.

Listes de contingent

on recherche alors le conscrit à la même année et pour le même département dans le registre et on y trouve :

Les registres matricules

Connaissant alors le numéro matricule, on pourra accéder aux registres matricules où l'on trouvera de précieux renseignements :

On ne manquera pas de chercher en série R, toute trace de correspondance comme les demandes de dispense, les dossiers de décoration, la liste des déserteurs, les jugements du conseil de guerre, la liste des décès aux hôpitaux.

Enfin, si vous avez la chance de posséder la photo d'un militaire, vous identifierez l'arme d'appartenance grâce aux signes distinctifs (grenades, canons...) sur le képi, la vareuse, ou les boutons, et le numéro du corps sur les sous-tâches de la vareuse. Parfois l'atelier du photographe est indiqué au dos de la photo ; vous aurez alors le lieu probable de résidence du militaire.